Faut avouer que depuis un certain temps en France, quand on tape dans un arbre y’a un torréfacteur qui en tombe … grosse tendance du moment, le café devient peu à peu un élément de la gastronomie pour le grand public. On s’intéresse aux arômes, à la température idéale, au temps d’infusion, à l’origine des grains, … au torréfacteur.
Dans ce monde d’après, où le café rejoint peu à peu le vin dans la catégorie des accessoires indispensables d’une bonne table, la tendance Nespresso semble peu à peu mise à mal. Désormais il est question de boire le café de spécialité, issu de grains plus nobles avec un travail de torréfaction artisanal, un amour du produit.
Et dans la catégorie « Spécialité » j’ai envie aujourd’hui de vous parler d’une fine équipe de la torréfaction rencontrée récemment 😉
Leur histoire pourrait être le début d’un sketch de Coluche : « C’est l’histoire d’un mec… ingénieur, colombien, qui rencontre un consultant algérien dans un espace co-working. Carlos est Barista, Karim passe souvent par le coffee bar de Carlos. Rapidement ils sympathisent et échangent autour de la passion du café.
Il se trouve que Carlos est l’un des plus fins palais de l’hexagone en matière de café : un autodidacte passionné qui a profité de son statut de Doctorant pour accéder à toute la littérature sur le café et l’avaler à grandes gorgées. Karim de son côté a fait sa réputation sur Twitter où une communauté de 20k followers apprécient depuis une dizaine d’années son humour aromatique. Un humour qui inspira même parfois quelques marques au moment du printemps arabe.
Circuit court, idées longues
Alors en quoi leur démarche injecte-t’elle une dose de creative marketing dans notre quotidien ?
Karim & Carlos ont lancé un produit qu’ils ont souhaité le plus qualitatif possible. En cela déjà cela pourrait les classer dans la partie creative des marketers. Mais le plus intéressant selon moi a été leur approche du produit et du marché. D’une part Carlos est LE torréfacteur du café Hayuco, la maîtrise du produit est entre ses mains. La notion d’autonomie sur le produit est très creative selon moi.
D’autre part, ils ont considéré que le local serait leur premier levier de développement. Et, adressant un marché très vaste, ils n’ont pas cherché à gagner des parts sur un plan national. Pourquoi ? Tout simplement parce que le deuxième pilier de leur démarche est l’écologie. Karim et Carlos livrent les commandes à bord d’un vélo … cargo. il sillonnent leur ville pour offrir le meilleur café en main propre à leurs clients. Pour eux le digital n’est à ce jour qu’un facilitateur, un service et non uniquement un relais potentiel de croissance. 
Pour moi ils incarnent à eux deux un signal faible de plus en plus fort dans nos modes de consommation et dans les modèles d’entreprise. A quoi bon conquérir le monde entier si l’on vit heureux sur son lopin de terre ? Le raisonnement par l’impact écologique d’un projet d’entreprise modifie lourdement les tendances de fond. Tu veux changer le monde ? Commence par changer la vie de ton quartier …
Alors si vous passez par Toulouse et que vous vient l’idée de taper dans un arbre, choisissez un Hayuco ! Il se pourrait que Karim ou Carlos en tombe.
Pour les curieux, l’Hayuco est le nom de l’arbre qui apporte de l’ombre et de l’humidité au dessus des champs de café en Colombie. C’est aussi le nom qui a été choisi par Carlos et Karim pour désigner leur café ;). Vous voulez le tester, rendez-vous sur le site du café hayuco et dites au-revoir à Georges Clooney.
Bo.
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